Christina Challita
شركة وساطة الإعادة “ناسكو ري”، وعلى رغم وجود مكتبها التاريخي في باريس، إلاّ أنّها، قلبًا وقالبًا، مع أوجاع اللبنانيّين ومشاكلهم، وهذا طبيعي لشركة يديرها لبنانيّون، وكانت دائمًا ولا تزال في قلب الحدث اللبناني. من هنا، لم يكن مستغربًا أن تنهمك هذه الشركة بانفجار مرفأ بيروت في الرابع من آب الماضي، وأن تُجري محادثات مع كبار شركات الإعادة التي تعمل في السوق اللبناني لتسهيل أمور تسديد الأضرار الفادحة التي أصيب بها المرفأ أوّلاً، والمناطق المحيطة به، والنّاس الذين سقط منهم، وبحسب آخر الاحصاءات، ما يزيد عن مئتَي ضحيّة وسبعة آلاف جريح.
ولأنّها في قلب الحَدَث اللبناني، كما أشرنا آنفًا، فلم يكن مستغربًا أن تسعى “ناسكو ري” إلى إيجاد حلول للمشاكل الضخمة التي نتجت عن هذا الانفجار وتغطية ما يُمكن تغطيته من أضرار ونكبات وكوارث أصابت زبائنها.
كريستينا شليطا، نائبة المدير العام في هذه الشركة، والتي تتحدّر من اصول لبنانيّة، بَدَت متألّمة وهي تتحدّث عن فاجعة المرفأ وعن تداعيات هذه الفاجعة وعن الوضع الذي آل إليه قطاع التأمين في لبنان، وبعض شركاته لم يستطع الوفاء بالتزاماته تجاه شركات الإعادة بسبب إجراءات البنك المركزي والمصارف على حدٍّ سواء، في وقف التحويلات الماليّة إلى الخارج. وعندما سألناها عن رأيها في هذا التوسّع تجاه قبرص لبعض الشركات، كي لا نقول “الهروب من لبنان”، وما إذا كانت “ناسكو ري” ستحذو حذوها، أجابت: “نحن نُدير عمليّاتنا من مكاتبنا في باريس، وأيضًا من بيروت ودبي، وأعتقد أنّنا نجحنا في هذه المهمّة لا سيّما لناحية المحافظة على هويتنا الشرق أوسطيّة، وليس أدلّ على ذلك سوى أرقام النموّ التي حقّقناها بفضل الجهد الكبير الذي بذله ويبذله فريق الشركة، إضافة إلى ثقة الأسواق بنا، وهذا ما برهنته الفترة الماضية التي لجأنا فيها إلى العمل عن بُعد بسبب جائحة كورونا. لقد أدّى هذا العمل إلى تحقيق ما تتمنّاه الشركة وما تسعى إليه.
في ما يلي نصّ الحوار باللغة الفرنسيّة…
Q : Pouvez-vous nous informer si NASCO Re est concerné par l’explosion du port de Beyrouth le 4 août comme étant une compagnie de re-courtage et si elle a subi des pertes
R : Effectivement, notre cher pays traverse malheureusement une crise sans précédent depuis Octobre 2019 à laquelle est venue se greffer l’explosion du Port de Beyrouth survenue en août 2020 dont le souffle a été ressenti jusque sur l’île de Chypre, à plus de 200 kilomètres. Ce désastre est avant tout une tragédie humaine mais représente aussi un défi financier énorme ! Nasco Re en tant que courtier de réassurance et au vu de nos relations historiques avec toutes les compagnies d’assurance locales avons été très impliqués dans la Gestion d’un très grand nombre de sinistres relatifs à cette explosion impliquant à la fois les placements facultatifs et les traités de réassurances de plusieurs de nos partenaires locaux. Ces sinistres représentent une large proportion de l’ensemble de tous les sinistres déclarés sur ce secteur. Nous avons entamé des pourparlers avec les plus grands réassureurs afin d’accélérer le processus de règlement des sinistres pour des raisons humaines, sociales et économiques ; mais nous ne pouvons pas dire que nous avons subis des pertes au vu de notre corps métier car nous sommes, au final, des intermédiaires
Q : La réticence des réassureurs traitant le marché libanais a refusé actuellement de coopérer avec les compagnies d’assurances et par suite les sociétés de re-courtage avant le règlement des réclamations, sachant qu’il est impossible de transférer les sommes requises en raison de la réticence des banques libanaises à transférer les sommes à l’étranger sous prétexte d’adhérer au contrôle des capitaux non reconnu. Que pensez-vous de ce sujet
R : C’est un sujet très délicat les réassureurs internationaux effectivement sont devenus très vigilants et beaucoup ont même arrêtés de souscrire des affaires libanaises pour des raisons de conformité et de politique interne alors que d’autres réclament dorénavant des garanties sur les modalités des paiements des primes. C’est malheureux parce que certains d’entre eux ont été très impliqués pendant des années avec les compagnies d’assurance libanaises et voilà qu’ils se retirent complétement ce qui complique les placements. On ne peut qu’espérer que cette situation puisse se résoudre rapidement ce qui implique nécessairement un regain de la stabilité politique et économique ! Entre temps Nasco Re se maintient fermement aux côtés du marché libanais duquel il a toujours été un partenaire privilégie. Nous essayons de trouver des solutions aux problèmes énormes qui se posent et d’assurer le support nécessaire à nos clients
Q : Il y a des entreprises libanaises qui ont commencé à s’étendre vers Chypre en raison de la facilité d’y travailler et vu sa situation stratégique en tant que lien entre l’Europe et le monde arabe. Êtes-vous avec cette étape, ou la trouvez-vous comme inutile
R : Chaque entreprise a sa propre politique et priorité et nous respectons leur choix afin de procurer une alternative à leurs clients et partenaires. Comme vous le savez Nasco Re opère à partir de ses bureaux à Paris, Beyrouth et Dubaï et nous pensons avoir réussi le pari de l’implantation en Europe sans perdre notre identité Moyen Orientale
Q : Où est NASCO Re aujourd’hui et comment a-t-elle surmonté les impacts négatifs de la pandémie Corona
R : Nasco Re se porte très bien et notre chiffre d’affaires est en constante augmentation grâce aux efforts de toute l’équipe et à la confiance des marchés sur lesquels nous opérons. Nous avons pu maintenir le même niveau de service durant cette pandémie. Nos équipes partout en France au Liban ou à Dubaï, soucieux du bien-être et de la santé de nos employés ont pratiqué le télétravail en application des directives gouvernementales. Malgré cela, nous avons gardé le même rythme de travail en effectuant des réunions virtuelles hebdomadaires avec les cédantes et avec les réassureurs et avons pu leur apporter le support et les solutions de réassurance adéquates